Le choix de la pudeur, dans le scénario comme dans la mise en scène, permet au film d’échapper au sensationnalisme tout en renforçant l’isolement de sa protagoniste. Le film est aussi empreint d’une ironie certaine et parsemé de légères touches d’humour noir qui lui donnent une autre dimension. À travers la trajectoire de Moon-Jung, la cinéaste construit ainsi une œuvre pleine d’ambivalences, entre douceur et violence, dévouement et destruction. En résulte un engrenage a priori tragique, finalement ambivalent, qui pointe la condition des laissés-pour-compte en Corée du Sud. Un premier film prometteur.
Trois Couleurs