Films à l'affiche

Avec son humour burlesque, son esthétique pop et sa mise en scène décalée, Baise-en-ville dresse un portrait sincère et lumineux d’une jeunesse en questionnement : virilité douce, amitiés mixtes, liens familiaux et amours fugaces… Un film drôle, inventif et rafraîchissant, porté par un casting d’une justesse réjouissante.

Le Mag du Cinéma

Bugonia est une comédie féroce habitée par un mauvais esprit, qui apporte de l’air et un gaz hilarant dans ce qui pourrait sinon virer au drame irrespirable. Le film désaxe l’horreur de son propos tout en la soulignant jusqu’à un final insensé, d’une folle ambition et d’une absurdité jusqu’au-boutiste. Une flamboyante comédie sans espoir mais pas sans jubilation.

Le Polyester

Dominik Moll ficelle bien son entreprise sous très haute tension, maîtrisant tant sa structure que sa mise en scène. Surtout, il tient cette intelligence de la confrontation des points de vue en laissant parler discours et contre-discours, plainte et défense, premier niveau de lecture évident et second niveau plus complexe.

Mondociné

Jarmusch fait son grand retour avec ce triptyque sur les liens familiaux. Il y décortique l’absence de communication et les non-dits en tissant entre ces 3 familles de 3 pays différents ponts, symboles et récurrences. Un casting royal et un film plein de charme et de poésie.

Le film est une dérive douce, presque paisible, mais où plane une mélancolie diffuse. Quel plaisir procure pourtant cette balade intérieure, évoquant Nanni Moretti. Avec en fil rouge ce thème de la liberté, qui parcourt les livres de Goliarda Sapienza sur son expérience en prison. Elle y défend ce paradoxe selon lequel la captivité l’a recentrée sur elle-même et libérée de bien des choses, en lui permettant d’entretenir une solidarité et d’échapper à la violence du dehors - le “Fuori” du titre.

Télérama

Fabrice Éboué jubile à se saisir d’épineux sujets de société  pour les pousser à l’extrême. Après la chasse aux végans de Barbaque, il s’attaque dans ce docu-fiction désopilant aux communautarismes et intégrismes de tous poils en les mettant dos à dos, suggérant que les obsessions identitaires courtisent la pathologie. Il risque de ne pas se faire que des amis…
L’Etrange Festival

Le cinéaste raconte l’époque ténébreuse de la dictature militaire comme dans un film d’espionnage, à travers le parcours tragique d’un superbe héros. Il faut une grande maturité artistique pour mélanger ainsi des éléments de culture populaire et une gravité extrême face à l’Histoire, le passé du film faisant, de manière lancinante, écho au climat récent et actuel.

Télérama

Reconstitution passionnante du déroulé du chantier de la Grande Arche, le film dissèque également avec acuité les jeux d’influence et de pouvoir qui se nouent autour de ce projet pharaonique. Virant au thriller politique et financier, il livre aussi un portrait finalement touchant cet architecte hors norme, dans son intégrité butée et son ambition contrariée.
Abus de Ciné

Sous une ironie déchaînée et souvent hilarante, comme pour désamorcer les émotions les plus poignantes de cette dernière piste de la vie, le film dessine le trajet spirituel d’une personnalité hors normes, en quête de liberté, formidablement incarnée par Blanche Gardin ici dans son meilleur rôle au cinéma.
CinEuropa

Alice Vial signe un premier long métrage où romantisme et fantastique se mêlent avec justesse. Les interprétations de Magalie Lépine‑Blondeau et de Jonathan Cohen donnent au film une vraie émotion et rendent chaque scène touchante.

Confrontant et mêlant naturalisme et fantastique, âpreté et sensualité, humanité et minéralité, Louise Hémon livre un 1er film fascinant, profondément singulier et formellement passionnant. Galatea Bellugi (éclatante révélation, également ce mois-ci à l’affiche au Trianon dans La Condition) impressionne par son mélange de candeur et d'ambiguïté. Et l’apparente simplicité de l’histoire révèle progressivement sa richesse et sa subtilité, tout en laissant grandes ouvertes les portes de notre imaginaire

Entremêlant contexte social et critique du patriarcat, avec une colère sourde et contenue, La Condition est une fresque intime, subversive et d’une modernité éclatante, portée par des interprètes remarquables.
Le Bleu du Miroir

Mehdi va trouver la pire des solutions. Amine Adjina associe avec justesse les ingrédients tragi-comiques de la complexité de la double‑culture dans un premier long métrage porté par Younès Boucif et Hiam Abbass. Sous couvert d’amusantes mésaventures, le film traite avec acuité la question des dilemmes de l’identité en distillant sous la surface un parfum touchant de mélancolie.
Cineuropa

Hafsia Herzi capte l’évolution de son héroïne avec un tact indéfectible et témoigne une nouvelle fois de son talent à filmer des scènes du quotidien avec naturel. L’artifice du cinéma s’efface et l’on s’abandonne dans cet hymne à la tolérance, tantôt drôle, amer ou émouvant. La Petite Dernière raconte un éveil intime et respire/transpire la vie, sa sincérité étant son bouclier pour percer et enfoncer les obstacles.
Mondociné

Trois films, trois rendez-vous : Rêves [semaine du 14 janvier], Amour [semaine du 21 janvier], Désir [semaine du 28 janvier] .

1 film par semaine au Trianon. À voir absolument !

Ce thriller échafaudé autour de l’archive parvient moins à dévoiler une situation en particulier — déjà bien documentée et racontée dans les médias — qu’à dénoncer, avec une force assez dévastatrice, un point d’aveuglement ou de surdité : les images, les sons et la mise en récit deviennent le théâtre d’une (ré)action impossible. À cet endroit, le film trouve, malgré ses faiblesses, sa raison d’être.
Critikat

Après Le Caire confidentiel et La Conspiration du Caire, Tarik Saleh termine ici sa trilogie du Caire en poursuivant sa critique du pouvoir égyptien, tant politique que religieux. Il balance entre la chronique dramatique, le thriller politique et la farce comique acide et pamphlétaire où la dictature militaire est représentée comme un théâtre d'ombres, un décor de cinéma.

Voix off lancinante, plans symboliques, images pénétrantes, idées de mise en scène saisissantes… ce voyage habité par une étrange poésie tragique intrigue, fascine, envoûte, bouscule et interroge.

Mondociné

Ambrosioni filme avec talent les zones grises des relations familiales : la colère et la tendresse, l’absence et la reconstruction. Son écriture, précise et sensible, esquisse des émotions profondes sans jamais les forcer et le film  avance à pas feutrés, préférant la pudeur au mélodrame, l’observation à la leçon de vie.

Le Bleu du Miroir

Louise est un film dominé par une tension permanente où Keitel mêle les genres – thriller psychologique, mélo, drame familial – avec dextérité. Un vrai film d’actrices aussi où le trio formé par Diane Rouxel, Salomé Dewaels et Cécile de France apporte relief et justesse à cette chronique déchirante sur la résilience et le pardon.

Première

Grâce à la grâce grave de Vicky Krieps et à la mise en scène délicate d’Anna Cazenave Cambet, le film devient un geste politique sans slogan, un manifeste intime sur l’autonomie des corps et des affections. Un récit de résistance douce, de deuil sans drame, d’émancipation sans triomphe.

Culturopoing

À la fois drôle et émouvante, solaire et politique, cette comédie féministe et résolument inclusive se hisse parmi les belles réussites récentes du cinéma français sur l’enfance et la jeunesse.

Le Bleu du Miroir

Huston (qui s’est lui-même essayé à la peinture avant de se consacrer au cinéma) a su brillamment saisir l'essence de cet artiste, mêlant génie créatif et mélancolie. Comparé à ses autres œuvres, comme Le Faucon maltais, Moulin Rouge offre une introspection plus profonde, mettant en lumière les sacrifices de l'artiste pour son art. Le film ajoute une dimension émotionnelle et artistique qui enrichit la filmographie de Huston, résonnant avec son exploration des luttes humaines.

AFCAE

C’est l’un des moments les plus marquants de notre histoire en tant que Palestiniens. Il pose les bases de tout, absolument tout ce qui suivra. On ne peut comprendre notre histoire récente ou la situation actuelle sans comprendre comment le décor s’est installé à cette époque.

Annemarie Jacir

Bastien Bouillon et Juliette Armanet, duo irrésistible dans une comédie douce-amère.

Un contre-western en forme de fable excentrique qui inverse joyeusement les codes du genre et en propose une relecture rafraichissante et féministe portée par la talentueuse Nadia Tereszkiewicz.

Une vraie pépite vient conclure ce mini-cycle de 3 films réalisés entre 1951 et 1953, période charnière dans la carrière et la vie de Huston, puisqu'il quitte le système des Studios hollywoodiens pour venir réaliser en Europe des films qu'il co-produit en indépendant. 

Plus fort que le diable, avec son mélange des genres, ses ruptures de ton et l’usage inattendu de ses stars totalement à contre-emploi, finit de prouver qu’il est un cinéaste inclassable, anticonformiste et génial.

Chef-d’œuvre sensoriel et poétique, Résurrection réinvente le cinéma comme art total. Hypnotique et vertigineux, le film laisse une empreinte dont on ne revient pas.

Les Fiches du cinéma

Óliver Laxe est un magicien qui transforme un road trip désertique en une expérience sensorielle inédite. C’est juste l’histoire de camionnettes qui roulent dans le sable, mais c’est aussi une parabole colossale sur notre manière d’appartenir au monde, sur le fantasme irréalisable de vouloir s’en couper et ne jamais être rattrapé par la réalité. Un geste artistique total, qui éprouve autant qu’il transporte, un film sidérant qu’on n’oubliera plus.

Tourné clandestinement à Téhéran, ce thriller haletant, formidable portrait choral, prouesse de mise en scène sous contrainte prouve, une fois de plus, à quel point Jafar Panahi est un cinéaste politique essentiel, qui sait comme personne enfermer les tensions d’une société dans le huis clos d’un véhicule roulant à tombeau ouvert sur les routes d’un pays écorché.
Télérama

Le retour fracassant de Paul Thomas Anderson au cinéma, réalisateur de quelques-uns des films américains les plus adulés des 20 dernières années (Magnolia, There Will Be Blood, Phantom Thread, Licorice Pizza), avec un casting (et un budget) cinq étoiles dans une aventure qui s’annonce spectaculaire et rocambolesque.

Plutôt que le thriller dramatique attendu, le nouveau Rebecca Zlotowski est une savoureuse fantaisie sur la psyché de cette thérapeute chamboulée s’improvisant enquêtrice. Jodie Foster (pour la première fois dans un grand rôle tout en français) étincelle avec cette partition dans ce Cluedo intime, des plus ludiques.

Télérama