Tous les jeudis un groupe d’étudiants de l’université d’Ibadan, la plus ancienne du Nigeria, organise un ciné-club, transformant un petit amphithéâtre en une agora politique où s’affine le regard et s’élabore une parole critique.
« Ce n’est pas juste un ciné-club. Ici nous parlons des films pour élargir nos horizons » dit une étudiante dans le film. Parce que partir du cinéma c’est pouvoir arriver à presque tout : intersectionnalité, féminisme, décolonisation, genre... Mais rapidement, le film et les élèves sont rattrapés par l’actualité des révoltes étudiantes d’octobre 2020 : les débats qui se poursuivent dans la rue lors de grandes manifestations sont réprimés dans la violence. Le film n’est alors plus seulement porte-parole de la jeunesse nigériane – l'expression « coconut head generation » désignant avec mépris une jeunesse dite paresseuse – , il devient un fascinant témoin du glissement qui s’opère en ces individus lorsqu'ils font face à un quotidien soudainement bouleversé.
Festival Entrevues Belfort