À Gaza, il faut arriver le soir au printemps, s’enfermer dans sa chambre et écouter les sons qui entrent par les fenêtres ouvertes… Nous sommes en 2018. J’ai 25 ans et je suis un voyageur étranger. Je rencontre de jeunes palestiniens de mon âge.
Au printemps 2018, Piero Usberti franchit l’une des portes très surveillées de la bande de Gaza : “Une fois qu’on entre, on découvre une chaleur, un sourire, une humanité. Tout ça m’a aussitôt charmé. La beauté au sens large est la chose qui m’a le plus frappée”, confie-t-il. Mais il découvre aussi une enclave surveillée jour et nuit par des drones, la répression et la violence : “Au départ, mon but était plutôt poétique, esthétique, ce n’était pas un film militant. Il l’est devenu de plus en plus, par la réalité des choses. L’énormité de l‘injustice que je voyais jour après jour m’a porté dans une direction politique. Je trouvais que c’était une bonne façon, à travers la poésie, de porter un message aux spectateurs qui, peut-être, ne connaissaient pas la cause”.